Je suis né ici, dans cette région du Ghana. J'ai pu aller à l'école, mais mes parents ne nous ont pas permis de poursuivre des études très poussées.
Je suis devenu agriculteur et j'ai cultivé du maïs, des niébés, des arachides et des ignames. La majeure partie de notre production était destinée à notre propre consommation, mais nous en vendions une partie au marché pour gagner un peu d'argent et subvenir aux besoins de nos enfants. Nous avions suffisamment d'argent pour payer leurs frais de scolarité.
En 1992, ADRA est venue travailler dans notre village avec un projet de reboisement. Notre région avait souffert de la déforestation massive pour créer des terres agricoles. Notre territoire était devenu aride. On craignait que nos terres ne deviennent trop sèches pour l'agriculture.
ADRA nous a encouragés à planter des arbres sur notre terrain. Ils nous ont fourni les jeunes plants et nous ont rémunérés pour la plantation dans le cadre d'un programme « travail contre nourriture ». Nous avons planté des manguiers, des acacias, des tecks et des anacardiers. L'objectif était non seulement de reboiser le sol, mais aussi de fournir du bois de construction, de l'alimentation, du bois de chauffage et un revenu.
Malheureusement, lorsque les anacardiers ont commencé à produire quelques années plus tard, personne n'est venu acheter notre nouvelle récolte. Le Ghana n'était pas réputé pour la culture de l'anacardier. Certains agriculteurs ont abattu leurs arbres pour en faire du charbon de bois, d'autres en ont conservé quelques-uns dans l'espoir de trouver des acheteurs.
En 2012, quelques acheteurs de noix de cajou ont commencé à se rendre au Ghana, et ils reviennent chaque année depuis. Cependant, faute de concurrence, le prix proposé ne justifiait guère l'effort. J'avais 12 hectares de plantations de noix de cajou et, après déduction des dépenses, je ne gagnais chaque année qu'environ 1 000 dollars ghanéens (environ 90 dollars canadiens).
C'était très difficile pour moi et beaucoup de mes voisins. Nous avions tous ces magnifiques anacardiers et nous n'en tirions aucun profit. Toutes ces années d'attente, ce rêve de revenus décents grâce à nos arbres, étaient désormais brisées. Les acheteurs étaient enfin venus, mais nous ne gagnions toujours rien. Pire encore, la majeure partie de nos terres étant consacrée aux anacardiers, nous ne pouvions pas cultiver de cultures vivrières à cycle court comme le maïs et l'igname. Nous vivions dans des abris misérables, peinant à nourrir nos enfants, et encore moins à les scolariser.
Les gens ont commencé à abattre leurs arbres pour cultiver des plantes annuelles. Ces cultures à cycle court fournissaient de la nourriture à la famille ainsi qu'un revenu chaque année.
Il y a quelques années, notre communauté a renoué avec ADRA. Informée de nos difficultés d'approvisionnement, l'organisation a mis en place un système permettant à ADRA de conclure un accord avec Hope Harvest, une entreprise canadienne, afin que nous puissions obtenir un prix équitable pour nos noix de cajou ! Aujourd'hui, grâce à la concurrence, tous les autres acheteurs proposent un prix juste.
Ce fut une véritable aubaine pour nous ! Mes revenus ont décuplé ! J'ai pu construire une maison bien meilleure pour ma famille, scolariser nos enfants et nous mangeons tous à notre faim !
Au nom de ma famille, des autres familles de mon village et en mon nom propre, je tiens à remercier Hope Harvest pour ce qu'ils ont fait pour nous.